On avait atterrit en Italie depuis environ vingt minutes, ou peut être quelques heures. En fait, je n'en savais rien. J'avais totalement perdu la notion du temps. Entre les doses de veine de vénus et l'exposition au soleil sans ma bague, je ne savais plus quel jour on était, ni même quel mois. On avait fait que voyager et j'avais pu apercevoir la lumière du soleil sans souffrir seulement le temps du trajet en voiture. Je sentais qu'il resserrait les chaînes bien plus fort que d'habitude. Je levais la tête les yeux humides, le suppliant du regard de me laisser tranquille. Je fermais les yeux instinctivement quand il passait ses doigts sur ma joue en étouffant un sanglot : " Je sais à quel point tu aimes le soleil et je te promets que tu ne verras pas celui d'Italie".

J'ouvrais les yeux en mettant immédiatement ma main devant mon visage pour me cacher du soleil en contrôlant ma respiration en réalisant que ce n'était qu'un rêve. Plutôt un souvenir. Je tendais la main pour attraper celle de Tyler que je pressais dans la mienne pour me rassurer. C'était d'ailleurs bizarre parce que je ne conaissais techniquement rien de lui et pourtant on était là, allonger dans le sable blanc et chaud d''Hawai. Je fermais de nouveau les yeux quand il posait ses lèvres sur les miennes profitant de ce moment qui je savais m'apaisais immédiatement. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Zack. J'avais apparemment perdu la mémoire. C'était même sur en fait. Puisque Williams ne se comportait plus comme d'habitude, que ma grand-mère n'était plus parmi nous, que j'avais une soeur jumelle, deux enfants et un mari et que je n'étais plus vampire mais sorcière avec un nouveau frère psychopathe.

Ça faisait maintenant trois mois que je n'avais plus toute ma tête. Et même si les choses s'étaient arrangées entre nous je savais que c'était quelque chose qui perturbait Tyler. D'autant plus qu'on avait toujours pas trouvé d'où ça venait même si j'avais ma petite idée. J'étais persuadée que c'était un coup de Zack. Il avait toujours eu l'art et la manière de me torturer physiquement et mentalement et me retirer huit années de ma vie ça lui ressemblait plutôt bien. Je passais mon bras de libre sous ma tête en fermant de nouveau les yeux. Plus le temps passer et plus mes mauvais souvenirs refaisait surface, me laissant peu de temps de sommeil. J'avais espoir qu'en arrivant ici ça se calme, mais ça n'était pas le cas. Je soupirais doucement avant de me redresser pour regarder l'océan en esquissant un sourire.

J'avais toujours aimé le soleil et ça même quand j'étais vampire. Sûrement parce que chaque rayon me rappeler le Portugal et que c'était mon échappatoire en étant gamine. Je tournais la tête vers Tyler qui m'avait attiré vers lui et je n'hésitais pas une seule seconde à poser ma main de libre sur son torse : "Jamais je ne me lasserais du reflet du coucher de soleil dans tes yeux " Il m'embrassait une nouvelle fois et j'ouvrais l'a bouche pour riposter et je ne pouvais m'empêcher d'étouffer un rire avant de lever les yeux au ciel quand il secouait la tête m'embrassant à nouveau pour m'empêcher de parler. Je secouais la tête avant de sourire et je passais mes doigts sur sa joue pour l'embrasser à mon tour.

Je ne savais pas si je l'aimais puisque c'était un sentiment que j'avais trop peu connu et que je refusais de connaître par peur de souffrir. Mais je savais qu'il me faisait me sentir bien. Je ne savais pas comment il se débrouillait mais il arrivait à m'apaiser, à contrôler la boule de nerf que j'étais. J'avais bien évidemment essayé de le pousser à bout parce que pour moi, personne n'est gentil sans intérêt. Mais rien. Il avait gardé le contrôle à chaque fois, restant à mes côtés en étant patient et sans jamais rien me demander en retour. Pourtant, j'avais mes plans. Retrouver Williams, lâcher Tyler et les jumeaux en profitant comme j'avais pu le faire à ce moment-là. Je comptais bien lui montrer qui était Aria Vicoria Maryn et lui faire regretter de m'avoir passer la bague au doigt en me faisant croire que j'avais le droit à tout ça. Mais j'étais en train de céder. Petit à petit, et même si je ne le montrais pas forcément, je savais que j'étais en train de craquer et je comprenais pourquoi je l'avais épousé.

En quelques secondes il m'avait attrapé pour m'emmener dans l'eau et je ne pouvais m'empêcher de rire en le voyant faire des bulles dans l'océan turquoise. Il avait l'art de faire des blagues nulles et toutes autre sorte de choses qui me faisait rire à chaque fois. Je passais doucement mes doigts dans sa nuque en souriant parce que quand j'étais avec lui, je ne pouvais rien faire d'autre que sourire: "Et si on prévenait les jumeaux qu'on ne rentrait pas diner ce soir...? on pourrait aller chez Matt après avoir fait un tour à la fête foraine?". Je fermais un oeil à cause du soleil toujours ce sourire débile plaqué au visage en hochant la tête : " Est-ce que ça fait de nous des mauvais parents? Parce que si c'est le cas, je dis oui sans hésiter!". Je rigolais un peu plus en le serrant contre moi et je déposais un baiser dans sa nuque avant de le relâcher. Je plongeais dans l'eau avant de remonter à la surface, profitant de chaque moment. Hawai était un endroit particulier et magique. J'aimais réellement cet endroit, qui avait la capacité comme l'homme qui se trouvait à mes côtés de m'apaiser. Je passais à côté de lui pour lui embrasser la joue et je retournais sur le sable, mettant mes lunettes de soleil en m'allongeant sur ma serviette.

Je posais les yeux sur Tyler qui était resté dans l'eau et je ne pouvais m'empêcher de sourire. La moi de 2021 avait quand même de sacré bon goût parce qu'on ne pouvait pas dire que c'était un gars dégueulasse à regarder bien au contraire. Il était plutôt sexy et j'étais certaine qui le savait puisqu'il faisait tout pour s'entretenir quitte à me laisser seule au lit le matin pour aller courir. Mais il y avait un avantage à ça. C'était de le voir rentrer le sourire sur le visage tout transpirant allant directement à la douche. Je me mordais la lèvre secouant la tête pour éviter mes pensées de trop divaguer de ce côté là. Le voir sortir de l'océan pour se rapprocher de moi ne m'aider pas non plus. Je soufflais doucement pour me calmer et je me levais en essuyant mes fesses pour enlever le sable qui s'était collé avant d'enfiler une petite robe : " On commence par aller voir Matt c'est ça? ".

C'était dans ses moments là où je détestais ne plus avoir de mémoire. Quand les gens vous connaissent mais pas le contraire. Je glissais ma main dans la sienne pour aller jusqu'au bar de plage de son meilleur ami et une fois devant je poussais la porte pour rentrer avant de sourire à Matt tout en lui embrassant la joue : "J'crois que c'est avec toi qu'il aurait du se marié, il ne peut pas se passer de toi quand t'es dans les parages". Je ne pouvais m'empêcher de rire. Emmerder Tyler, de façon amicale et gentille était devenu un de mes jeux préférés. Je lui embrassais la joue en les laissant discuter pour appeler les jumeaux et les prévenir qu'on ne serait pas la de la soirée. Ce rôle était nouveau pour moi et je ne savais pas vraiment comment réagir avec eux, notamment avec Enzo. J'étais certaine que ce gamin était de moi puisque j'avais exactement les mêmes réactions que lui à son âge, et j'étais partagé entre l'engueuler ou le féliciter. Une fois l'appel et les recommandations faites, je rejoignais Tyler qui était déjà assis sur une des banquettes et j'esquissais un sourire : "Un verre? J'ai besoin de boire, trop de trucs gnian gnian cet aprem".

Je ne pouvais m’empêcher de rire quand je les entendais se balancer des anecdotes de quand ils étaient gamins à la figure. Je trouvais ça drôle et l’air de rien ça me permettait d’en apprendre un peu plus sur Tyler puisque j’étais beaucoup trop têtue pour poser des questions par moi même. Je n’avais pas envie de lui donner quelconque espoir en ce qui nous concerner, et je n’avais pas envie de le décevoir. Je les écoutais parler, mon verre à la main que je portais d’ailleurs à mes lèvres pour boire une gorgée. A partir du moment où j’avais pu échapper un peu à la vigilance de Zack, la vodka était devenue ma boisson préférée. Je crois que depuis ce moment là je ne m’étais jamais arrêter d’en boire.  Je sentais un coup de coude ce qui me sortais de mes pensées et je relevais la tête vers Tyler en souriant : « Hey, y'avait rien de gnian gnian aujourd'hui ! pas encore du moins! parce qu'après c'est direction la fête foraine, on va gagner une grosse peluche, manger des pommes d'amour, s'embrasser dans la grand roue et pour combler le tout, je te ferais le coup de la panne sur la route du retour à la maison ». Je secouais la tête buvant une autre gorgée et étouffant un rire : « Tellement romantique! On peux directement passer au coup de la panne c’est ce qui m’intéresse le plus ». J’avalais mon verre d’un trait, demandant à Matt de le remplir à nouveau et je rigolais en voyant la tête de Tyler.

Le truc de « réfléchit avant de parler » ça n’existait pas avec moi. Je faisais même souvent l’inverse ce qui pouvait mettre des gens mal à l’aise mais je m’en fichais. Soit on m’aimait comme j’étais soit on ne m’aimait pas. Et cette philosophie de vie m’avait apporté des amitiés solides comme celle que j’avais avec Miguel ou encore celle que j’étais en train de construire avec Megan. L’odeur des tapas me venait au narines et je ne pouvais m’empêcher de fermer les yeux en souriant. Cette odeur me rappeler tellement le Portugal.

Flashback « Aria, action ou vérité? » J’attrapais un tapas pour le mettre dans ma bouche en soupirant. Je détestais ce jeu et j’aurais préférer qu’on s’assoit tous tranquille en écoutant Diego jouer de à guitare plutôt que de répondre à des questions débiles qui me mettait mal à l’aise : « De toute façon elle ne peux prendre qu’action ça fait déjà trois fois qu’elle prend vérité ». Je tournais la tête vers Carmen en lui lançant un regard noir. Je ne savais pas à quoi elle jouait mais je savais que je n’hésiterais pas a dire non si l’action en question me mettait mal : « Bien action alors ». Je tournais la tête vers Miguel le suppliant du regard de me demander de faire un truc du genre avaler le paquet de marshmallow en entier ou un truc comme ça. Il m’adressait un grand sourire avant de designer Diego : « Vous aller tous les deux au rocher pendant dix minutes ». Je lui lançait un regard noir et j’allais refuser parce que n’importe qui savait ici que ce rocher était communément appeller « le rocher des amoureux » mais Diego s’était déjà lever me tendant la main et je soupirais avant de l’attraper pour me lever : « Juste ça? Dix minutes là bas? » Miguel hochait la tête en étouffant un rire et je sentais le regard noir de Carmen sur nous me mettant mal a l’aise. Ce n’était un secret pour personne, elle était amoureuse de lui et lui passer son temps avec moi. Croisant ses doigts avec les miens on se dirigeait vers le rocher et je levais les yeux au ciel : « Tu crois qu’on pourrait arrêter ce jeu et profiter de ce temps là pour jouer, chanter et se baigner? ». J’avais conscience que j’étais pas là plus drôle en soirée mais je préférais les soirs plus tranquille et plus posé plutôt que des fêtes à outrance. On s’était assis sur le bord du rocher et j’observais l’océan avec le soleil qui était bien bas puisqu’il se coucher en souriant. Ici j’étais certaine c’était l’un des plus beau endroit de la planète. Je sentais le pouce de Diego caresser doucement ma main et je ne pouvais m’empêcher de rougir. Je savais que je l’aimais bien mais en même temps c’était la première fois que ça m’arriver donc je ne pouvais pas être certaine que c’était de l’amour. Fin du flashback

J’avalais de nouveau mon verre en prenant un autre tapas et en revenant peu à peu dans la réalité en posant les yeux sur Tyler. Ils étaient en train de discuter de leurs conneries quand ils étaient gosses et je les voyait rire en se remémorant tous ces souvenirs. Je réalisais que j’aurais aimer avoir des souvenirs comme ça. En réalité j’en avais eu quelques uns mais seulement au Portugal et quand j’ai fini entre les mains de Zack j’avais grandit d’un coup, laissant peu de place à l’insouciance. Je regrettais la gamine que j’avais été et si aujourd’hui je pouvais revenir en arrière je me donnerais des baffes pour être moins innocente. J’avais longtemps considéré Zack comme mon sauveur alors qu’il m’avait privé de ma famille et de ma bouffée d’oxygène qu’était mes potes du Portugal. J’étais clairement amoureuse de lui, ce qui lui laisser l’avantage de pouvoir me manipuler un peu plus. Pouvoir qu’il avait perdu au moment même où j’ai pris conscience de ce que je pouvais être.

Flashback J’entendais le verrou s’ouvrir et je savais ce que j’avais à faire. C’était beaucoup trop à supporter. Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais là mais je savais que j’étais en train de me dessécher, que j’avais une putain d’envie de planter mes crocs dans tout ce qui pouvait passer et que je voulais sortir de la. Mais d’un autre côté je n’avais pas envie de lui céder. Il avait fait de moi ce que j’étais et putain de merde s’il était pas autant obsédé par le fait de me contrôler j’étais certaine qu’on pourrait s’éclater à vider des gens ensemble. Je sentais son pouce passer doucement sur mes lèvres et ma bouche s’entrouvrir légèrement : « Trente gouttes exactement. J’ai besoin que tu sois un minimum lucide ». Putain ça faisait tellement du bien. Chaque goutte de sang apaisait ma gorge qui était en feu et je sentais que je reprenais un peu d’énergie. Je détournais le regard pour ne pas le regarder dans les yeux et je savais d’avance que je devais éviter de tirer sur les chaînes si je ne voulais pas être imbibée à la veine de venus : « Ça fait quatre mois qu’on est là Aria et on doit bouger. Et comme tu t’entête toujours et que je n’ai pas plus de temps j’ai du prendre d’autres disposition. » Il attrapait un journal parisien avant de le feuilleté et quand il trouvait la page qu’il cherchait j’avais ce foutu journal devant la figure « Une bête sauvage dans les rues de Paris, un homme entre la vie et la mort ». Tout en moi était en train de se briser. Je ne voulais pas craquer devant lui mais je sentais déjà ma lèvre trembler et les larmes me monter aux yeux : « J’ai eu une conversation avec mon amie sorcière. Il n’y a que mon sang qui peux le sauver. » . Je n’arrivais pas à m’empêcher de pleurer et pour la première fois je relevais la tête pour le regarder « Il est tout ce qu’il me reste… Je t’en supplie Zack… » Fin du flashback

Je sentais la main de Tyler sur ma cuisse et je fronçais les sourcils avant de secouer la tête et poser ma main sur la sienne. Je me rapprochais de lui posant ma tête contre son épaule et je me concentrer sur leurs conversation plutôt que de laisser mon cerveau et mes pensées divaguer une nouvelle fois. J’étais certaine que c’était à ce moment là que j’avais compris qu’aimer pouvait détruire plus qu’il ne pouvait apporter. Je sentais le regard de Tyler sur moi et je relevais la tête pour lui sourire. Je ne le lâchais pas du regard et je me sentais petit à petit un peu plus apaiser, laissant de côté les mauvais souvenirs et je tournais la tête vers Matt : «  On se fait un dernier verre? On a une pomme d’amour à partager ». J’étouffais un rire et je secouais la tête en me disant que bordel c’était beaucoup trop cul cul. Mais étrangement à l’idée de faire ces choses me procurais plus un sentiment de bonheur que de dégoût.

On s’était finalement enfiler trois ou quatre verres de plus en refaisant le monde et débattant de sujet totalement debile tel que « Chocolatine ou pain au chocolat ». Je posais un billet dans la boîte à tips puisque Matt refusait que l’on paie quoi que ce soit. Je m’approchais de lui pour le prendre dans mes bras avant de sourire : « Viens dévaliser le bar de la maison ça changera un peu, et je serais ravie de te foutre une raclée aux jeux vidéos ». Je rigolais doucement les laissant se dire au revoir et je sortais du bar m’allumant une clope au passage et relevant instinctivement la tête vers le ciel en voyant les étoiles. C’était magnifique et depuis que j’avais atterrit ici je doutais de la première place du Portugal comme plus bel endroit du monde. Je sentais la main de Tyler dans mon dos et je tirais sur ma cigarette avant de sourire: « Aller, bougeons nous de faire des trucs gnian gnian qu’on puisse directement passé à la panne de la voiture ». Je secouais la tête en rigolant doucement, croisant mes doigts avec les siens et tirant sur ma clope de ma main de libre : « J’espère que j’étais pas trop bizarre, désolé, j’étais perdue dans mes pensées ».

On arrivait devant la fête foraine et l’ambiance du lieu me faisait directement sourire et replonger en enfance. L’odeur de toutes ces choses sucrées m’envahissait les narines, les cris des gens qui avaient tenté les attractions à sensation forte raisonner dans nos oreilles et je ne pouvais m’empêcher de tirer sur la main de Tyler telle une gamine en lui montrant un stand de barbe à papa: « Ça d’abord ». J’étouffais un rire en me dirigeant vers le stand aussi vite que je le pouvais avant de commander une barbe à papa géante. Je tendais un billet à la vendeuse avant de tirer sur l’énorme sucrerie pour en mettre un bout dans la bouche de Tyler : « T’es sûr pour la grande roue? Tu veux pas faire un truc qui retourne la tête? »